Panorama 3Le Havre, au détour d'une rue, au fil des chemins
Où l’on découvre un soutien sans failles.
1853. Eugène Boudin, jeune artiste de presque 30 ans, envoie ses dernières toiles au musée du Havre. Né à Honfleur, de l’autre côté de l’estuaire de la Seine, il sait que ces tableaux seront accrochés aux murs du musée dès leur arrivée. Pourquoi en est-il si sûr ? Parce qu’il a un accord avec Le Havre…
Sa ville d’adoption lui a en effet offert une bourse afin de poursuivre sa formation artistique à Paris. En échange de ce revenu, le jeune homme s’est engagé à copier des chefs-d’œuvre du Louvre pour enrichir les collections de peintures du Havre. Boudin est donc exposé très tôt au musée, mais pas sous son propre nom…
Il n’attend pas longtemps, cependant. En 1859, il participe pour la première fois au Salon de Paris, une exposition dans laquelle les artistes présentent et vendent leurs œuvres. Boudin propose une toile montrant une fête religieuse en Bretagne. Et le tableau se vend ! Belle réussite pour une première. Mais qui se trouve derrière cet achat ? La ville du Havre, bien entendu ! Elle continue de soutenir cet artiste sur la voie du succès. Et celui-ci s’en souviendra toute sa vie.