Le fort de Sainte-Adresse, sur les hauteurs du Havre, semble avoir subi une curieuse invasion… De gigantesques racines ont envahi l’une des alvéoles.

Il s’agit en fait d’une installation de l’artiste brésilien Henrique Oliveira. Ce dernier fait "pousser" ses grandes racines dans des lieux culturels aux quatre coins du monde. Et si elles semblent si réalistes, c’est parce qu’il utilise… du bois. Que l’on se rassure, aucun arbre n’a été maltraité pour concevoir ces installations artistiques, au contraire.

Oliveira est plutôt du genre à récupérer son bois dans les rues de Sao Paulo. Il se sert de vieilles palissades de chantier et leur donne une seconde vie. De palissades, elles (re)deviennent arbres, ou plutôt racines. Oliveira façonne des formes vivantes et puissantes, qui semblent traverser les murs, animer les piliers et défoncer les plafonds. Aucune architecture n’a l’air de pouvoir leur résister !

L’installation, impressionnante, n’est pas là pour décorer. L’artiste pousse le visiteur à réfléchir : ce bois, récupéré sur les chantiers brésiliens, rappelle la forêt amazonienne. Cette dernière est à la fois menacée et menaçante, avec une puissance qui semble incontrôlable.

Un peu comme les racines d’Oliveira : impossible de les dompter, elles s’infiltrent partout ! Et rien ne paraît capable de les contenir, ni les murs ni les humains.

Même ce vieux fort militaire n'y parvient pas. Le lieu n’est d’ailleurs pas choisi au hasard : il accueille depuis dix ans un jardin botanique, les Jardins suspendus. Autrement dit, l’endroit parfait pour voir "pousser" ces racines pas comme les autres…