Panorama 3Le Havre, au détour d'une rue, au fil des chemins
Où l’on découvre que tout matériau est bon à prendre.
Le matériau préféré de l'artiste Vincent Ganivet, c’est le parpaing ! Pourtant, ce petit bloc de béton fabriqué en série n’est franchement pas très élégant. On l’emploie davantage pour le gros œuvre et on ne le laisse jamais apparent… Inutile de dire qu’il n’est pas très présent en art.

Un parpaing à l'état brut
Mais c’est justement ce qui intéresse Vincent Ganivet. "J’aime détourner les objets quotidiens de leur fonction initiale, les mettre de travers", explique-t-il. Lui, il empile ses parpaings comme des Lego®, les uns par-dessus les autres, pour former des arcs, des courbes, des vrilles. Ses constructions défient la gravité !

Briques de Lego®,
Photo : Sevement, CC0
Mais lorsque le Havre lui demande une œuvre pour fêter le 500e anniversaire de sa fondation, l’artiste décide de voir plus grand. En clin d’œil à l’histoire portuaire de la ville, il utilise cette fois des containers multicolores. Le challenge augmente en difficulté !

Vincent Ganivet, Catène de containers,
Photo : Philippe Bréard, ADAGP Paris 2021
Comment tiennent-ils en équilibre ? Vincent Ganivet tâtonne, teste et s’inspire de techniques anciennes. Sa base, ce sont les méthodes des constructeurs de cathédrales. Il emploie par exemple les mêmes poulies et leviers. Et surtout, il met en application les principes de la physique : il suffit de compenser les forces. Les containers ont beau être au bord de la chute, Ganivet réussit à atteindre le point parfait de l’équilibre.

Vincent Ganivet, Catène de containers,
Photo : Philippe Bréard, ADAGP Paris 2021