Panorama 2Le Havre, 500 ans… et même plus !

Où l’on apprend à garder la mémoire.

Le long du port de pêche du Havre, un immeuble retient l’attention : "la maison de l’Armateur". À côté de ses voisins de béton, cet édifice à la façade en pierre sculptée jure étrangement.


Datant de la toute fin du 18e siècle, cette maison est la plus ancienne du quartier. Dans la pluie de bombes qui a détruit toutes ses voisines, elle est miraculeusement passée entre les gouttes !

Maison de l'Armateur,

1790 / Photo : Hilke Maunder - OTAH

Mais le destin est parfois cruel, car cet édifice rappelle le terrible passé du Havre… En effet, Martin Foäche, l’armateur qui l’acheta en 1800, avait fait fortune dans le commerce triangulaire, autrement dit la traite des esclaves.


Grâce à ce commerce aussi inhumain que lucratif, Foäche eut les moyens de réaliser un intérieur des plus raffinés… Le seuil à peine franchi, on est frappé par l’abondance de lumière. Elle se déverse par le puits de lumière central traversant les quatre étages de la maison. La beauté des lieux est renforcée par les décors de Pierre-Adrien Pâris, artiste célèbre devenu ami de la famille.

La Ville du Havre veille cependant à ce que l’agencement soigné des pièces dans les styles des 18e et 19e siècle ne nous fasse pas oublier le funeste passé de ces lieux… Au sein du musée ouvert dans cette demeure, le visiteur peut découvrir certaines archives relatives au fonds de commerce de la famille Foäche.

La maison de l’armateur est l’un des rares édifices du 18e siècle à avoir survécu.