Panorama 1Le Havre, archi réjouissant !

Le béton, c'est de la pierre que nous fabriquons, bien plus belle et plus noble que la pierre naturelle.
Auguste Perret

Laisse béton

Où l’on apprend à reconstruire une ville en un temps record.

Architecture Perret / Photo : LHENT

Seconde Guerre mondiale, 1944. Les Anglais bombardent Le Havre occupé par les Allemands. La ville n’est bientôt plus qu’un champ de ruines. Le gouvernement de la Libération fait alors appel à un homme qui va permettre à la ville de renaître de ses cendres…

C’est Auguste Perret, l’un des grands architectes de l’époque. Son matériau de prédilection ? Le béton armé. Résistant, facile à réaliser, économique, voilà le matériau parfait pour une reconstruction rapide ! Oui mais le béton, d’un point de vue esthétique, ce n’est pas fameux… C’est en tout cas l’avis des contemporains de Perret. L’architecte compte bien les faire changer d’opinion.

En variant les proportions de sable et de gravier, il obtient un béton irisé, passant du beige au rosé, qui emporte l’adhésion et devient la signature du Havre.

Perret va plus loin : comme la ville a été largement rasée, il en redessine le plan, en partant des grands axes d’avant-guerre. Le nouveau tracé des rues est régulier, les avenues sont larges et aérées, et Perret ménage des ouvertures sur la mer, comme la Porte Océane.

Quant aux appartements destinés à reloger les Havrais, ils sortent de terre en quelques mois, dès 1946. Fonctionnels, lumineux et modernes, ils offrent tout le confort nécessaire. Pour inciter les familles à acheter ces nouveaux logements, on leur présente même un appartement témoin entièrement meublé et décoré…

Roger Henrard, Vue aérienne de la place Gambetta,1944-1945, tirage argentique, Musées d’Art et d’Histoire - Ville du Havre / Photo : Roger Henrard, AH.85.1.69